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il donne son nom ; William Barentz enfin, qui vient du Texel, découvre le Spitzberg et y meurt.

« Deux cent trente ans s’écoulent ensuite sans une exploration marquante, fit l’Américain après un silence. Il semble que l’homme ait renoncé à franchir ces seuils glacés.

« Mais au dix-neuvième siècle, la fièvre des découvertes boréales reprend de plus belle. En 1827, Parry se lance à nouveau à la conquête du Pôle. Il cherche à l’atteindre sur des barques montées sur roues et traînées par des chiens ; il atteint la latitude 82° 45′ sur un glaçon flottant ; en 1831, James Ross découvre en Boothie, par 75° de latitude, le Pôle Magnétique ; puis c’est Franklin qui meurt en trouvant le passage nord-ouest ; Hall, dont le vaisseau, par le détroit de Smith, atteint 82° 16′ ; Markham, Lookwood, Payer, qui dépassent le 83° degré ; Wrangell, qui croit avoir vu, au delà de la terre qui porte son nom, la fameuse Polynia ou mer libre, chantée dans les légendes des baleiniers scandinaves ; Cook, Moore, Collinson, Mac Clure et le grand Nordenskjold.

« Et pour compléter le martyrologe de ceux qui, après leur mort, servirent encore la science, c’est de Long, dont le vaisseau la Jeannette sombre près des îles de la Nouvelle-Sibérie et envoie, trois ans après, des débris de sa carcasse sur les côtes du Groenland, donnant ainsi l’idée à l’immortel Nansen de se confier à la banquise dérivante pour atteindre le Pôle.