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Où le soleil se lève et se couche-t-il ?

Nous sommes au centre mathématique de l’hémisphère boréal. Autour de nous, les constellations décrivent des cercles parfaits.

Ici, toute ligne verticale, tout fil à plomb devient un « gnomon » équatorial et la marche des ombres solaires ou lunaires trace la marche des temps.

Ici mon théodolite, bien installé, va devenir un équatorial.

« Ici enfin, nous sommes au Centre de la calotte d’aplatissement de notre globe, et si nous avions le temps nécessaire pour y mesurer un arc de méridien, aucune opération géodésique, fût-elle d’un Cassini ou d’un Perrier, ne pourrait être mise en parallèle avec ce miraculeux travail ! »

Comme pour se mettre à l’unisson de l’extase scientifique de Petersen, la neige avait cessé de tomber et la température s’était considérablement radoucie.Le savant le constate en lisant au thermomètre la graduation 18 et en expliquant que, d’après les calculs faits par Peterman et Murchison, la température du Pôle, pendant la période de jour, du 2l mars au 23 septembre, variait de —2 à —20°.

Pour des gens qui avaient subi —55 à 2.000 mètres de hauteur, c’était un temps véritablement estival, et pour le prouver Petersen ôta ses gants et put saisir son couteau sans risquer de voir ses doigts collés au métal.

Tout le monde l’imita, et, comme par hasard, les