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Mais ceci était chose facile ; il suffirait d’insuffler de l’air dans les ballonnets.

Et sans mot dire, Georges Durtal, grimpant dans la nacelle, mit le moteur en mouvement et embraya la courroie qui montait vers le ventilateur.

Son ronflement attira tout le monde et les questions se croisèrent.

En quelques mots, Georges Durtal expliqua son projet, et mistress Elliot, qui commençait à faire débarquer des provisions par Bob, fut priée de suspendre ce travail et de tout faire rembarquer.

Le ballon reprenait sa forme à vue d’œil.

Une à une, les poches qui le creusaient disparurent ; il ne resta plus que la profonde dépression qui mettait un méplat à l’avant et que, seule, une provision d’hydrogène eût pu combler.

Cependant on avait glissé le traîneau d’André sous la béquille de la nacelle. À l’aide de fil de fer, l’Américain fixa solidement l’une à l’autre.

Ceci fait, tout le monde, sauf Georges Durtal resté dans la nacelle, s’attela aux cordes de suspension pour donner au Patrie l’impulsion directrice.

Les hélices battirent l’air… la masse de l’aérostat s’ébranla…

Il avançait…

Son allure s’accrut, et ceux qui le tenaient durent courir pour le suivre.

Ce que voyant, Georges Durtal ralentit la vitesse de rotation.