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Le nègre a compris.

Il semble vraiment avoir un grand singe pour ancêtre, car d’un bond il est sur le plan stabilisateur et il grimpe rapidement le long de l’échelle de corde.

Le voila qui disparaît au sommet de l’aérostat…

Près d’une minute encore se passe qui paraît un siècle à l’officier du génie. Dans le grand silence des solitudes boréales, le gaz, en fusant, produit un bruit de tonnerre lointain.

Ce gaz, il est aussi précieux, pour les naufragés du pôle, que l’oxygène de l’air est nécessaire à leurs poumons…

Il n’existe aucun moyen de le remplacer, les tubes d’hydrogène comprimé, qui se trouvaient au départ dans la nacelle du Patrie, ont été utilisés pour son regonflement, concurremment avec le gaz fabriqué par le docteur Petersen.

Il n’en reste rien ; vides, ils ont été laissés là-bas.

Manifestement, et tel qu’il est déjà, le ballon est incapable de s’enlever avec ses six passagers.

L’angoisse de Georges Durtal atteint son paroxysme, car les conséquences de cette effroyable situation lui apparaissent dans une lueur sinistre.

Le ballon impuissant, c’est la mort fatale, inéluctable, pour tous, aussitôt que les provisions seront épuisées.

Car, même avec l’aide du traîneau automobile, susceptible seulement d’emmener deux personnes, Comment espérer franchir les mille kilomètres qui