Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 3, 1904.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’avais environ six kilomètres à parcourir (à travers champs, et en pleine nuit) pour gagner le pont de Bazeilles ; mais la Meuse qui scintillait au loin me servait de guide.


Vô été hébitante dans le pays ?
Je passai, pour plus de facilité, sur les derrières du 2e Corps bavarois, qui avait déjà pris position, juste au-dessus de la voie ferrée, et j’avais déjà parcouru un bon bout de chemin, quand j’aperçus, sortant d’un petit bois sur ma droite, un homme qui s’avançait.

Le personnage m’avait, lui aussi, aperçu ; car, pressant le pas, il se dirigea droit sur moi.

Instinctivement je m’étais mis en défense ; mais quand l’homme fut à trois pas, je ne pus m’empêcher de sourire de ma velléité de résistance.

J’avais devant moi un grand individu assez corpulent, mais à l’aspect tout à fait placide et inoffensif.

Coiffé d’un chapeau rond, guêtré de jambières, revêtu d’un im-