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Dans l’auberge des « Trois Marchands » où j’entrai pour me faire servir à manger, il y avait une foule grouillante de ces misérables ; et aussi de nombreux soldats du train, portant les uns la calotte plate, les autres le shako bas à couvre-nuque.

Près du coin de table où je m’assis, un unter-offizier causait justement avec un de ces mercantis, et entre eux le débat était assez vif.


Le débat était assez vif.

Il s’agissait, pour le sous-officier, de vendre à l’autre un superbe chronomètre en or avec une forte chaîne gourmette, en or aussi. Où l’avait-il trouvée ? Qui sait ?… Peut-être bien sur un officier tué. Finalement, le marché se conclut : le mercanti déboursa quinze thalers (environ cinquante francs de notre monnaie) et empocha la montre qui valait au bas mot cinq cents francs !… puis le sous-officier sortit.