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CHAPITRE XII

mauvais camarade


Quelques jours après la prise de Son-Tay, Georges Cardignac reçut enfin une lettre de M. Ramblot. On était au 20 décembre 1883. La lettre venait de Nice.

Partie de France depuis le mois de mars, elle avait cherché le « petit marsouin » au Sénégal, où ses amis le croyaient encore ; à Obock, où il était passé ; à Saigon, où il n’était plus, et elle arriva à Hanoï, noire de timbres à dates et inscriptions de toutes sortes.

De cette lettre ressortait d’abord une certitude pour Georges : c’est que le mariage dont le lieutenant Flandin lui avait parlé était un fait accompli, et que M. Ramblot lui-même en avait fait part au jeune officier dans une lettre qui ne lui était pas parvenue. Car, dans celle qui lui arrivait enfin, après tant de péripéties, M. Ramblot lui parlait de son gendre, le docteur Hermant, comme d’un homme dont il lui avait fait précédemment l’éloge, en lui annonçant son entrée dans sa famille.

Les officiers de marine et d’infanterie de marine sont d’ailleurs habitués, dès qu’ils s’éloignent de France, non seulement à ces retards prolongés dans l’arrivée de leurs courriers, mais encore à la perte de leurs lettres ; car le service de la poste, assuré en campagne par le personnel de la « Trésorerie aux armées », est obligé, pour faire parvenir le courrier dans certaines garnisons éloignées des colonies, de le confier à des auxiliaires