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Tirailleur annamite.
— Ça pas soldats ; ça femmes ! disaient les turcos, avant de les avoir vus monter à l’assaut de Son-Tay.

Leur nom, en langue annamite, est : « Lintaps » (soldats excercés).

Et Georges, un peu désemparé d’avoir à commander à de si bizarres soldats, ne put s’empêcher de faire part de sa déception à Pépin qui, de son côté, restant avec les « marsouins » avait gros cœur de voir partir son lieutenant sans pouvoir le suivre.

Heureusement ce n’était pas pour longtemps.

Mais le sergent qui, on s’en souvient, avait à son actif quelques campagnes en Cochinchine, connaissait les tirailleurs annamites.

— Il n’y a qu’à marcher devant ; ils suivent bien, allez, mon lieutenant ! Seulement, vous savez, ça n’est pas ici comme en Afrique ; ne vous lancez pas sans avoir fait reconnaître le terrain devant vous ; ces maudits jaunes de Chinois sont rudement plus malins que les noirs pour vous mettre des bâtons dans les jambes : ils s’y connaissent comme pas un en matière de fortification.

— Ils font donc des tranchées comme nous autres ?

— Eux !… ils remuent