Il y eut un silence ; l’instructeur, favorablement impressionné déjà par l’expression de loyauté qui se lisait sur le visage du jeune Saint-Cyrien, par la netteté de ses réponses et par tout ce que révélait d’énergie la flamme de son regard, lui tendit la main.
— Je suis fier de vous recevoir dans ma compagnie, Cardignac, dit-il. Votre nom m’était connu depuis longtemps, car qui ne le connaît dans l’armée ? mais je ne m’inquiète jamais de la parenté d’un élève avant de l’avoir vu à l’œuvre ; je vois que vous réalisez le proverbe : « Bon sang ne peut mentir », à la différence de ces jeunes gens — et j’en connais — qui s’imaginent que les services de leurs pères leur donnent le droit de ne rien faire. Soyez donc le bienvenu à la « deuxième » : je suis sûr que vous allez y compter parmi les plus brillants.