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— Je veux que tu sois comme ton père, officier d’artillerie.

Georges ne songea pas une minute à résister, et, au mois de juillet 1871, le lycée Saint-Louis ayant rouvert ses portes, il entra dans la classe de mathématiques élémentaires pour essayer de décrocher, à Pâques 1872, le baccalauréat ès-sciences.


Officier d’infanterie allemande (1870).
Tenue de campagne.
Mais « le Dieu des batailles » qui l’avait si manifestement protégé en tant d’occasions, n’avait probablement pas la même bienveillance pour Georges écolier que pour Georges soldat, car il abandonna notre ami de la plus pitoyable façon. — Refusé en 1872 à deux sessions consécutives, Georges ne gagna le maudit parchemin qu’en 1873, et quand il entra en mathématiques spéciales pour faire œuvre de « Taupin », il n’avait plus cette belle confiance avec laquelle il avait affronté son premier examen.

Taupin, mes enfants, dans le vocabulaire ad hoc, vous représente le candidat qui se prépare, pour la première fois, à l’examen d’entrée à l’École polytechnique.

— Je n’y arriverai jamais avant vingt et un ans, disait-il tristement à sa mère.

Or vingt et un ans est la limite d’âge extrême imposée aux candidats à Polytechnique et à Saint-Cyr.

Mais, aveugle comme toutes les mamans, Mme Cardignac persista dans son désir.

— Il me semble que ton père revivra en toi si je te vois en uniforme d’officier d’artillerie, dit-elle.

Et comme il suffisait d’évoquer aux yeux de Georges le souvenir du mort