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CHAPITRE IV

de la gloire !… quand même !!


Si vous ne saviez déjà, mes enfants, quelle nature énergique possédait Georges Cardignac, la seule lecture de ses impressions de guerre suffirait à vous démontrer que, chez lui, la force d’âme allait de pair avec la vigueur physique.

Pour être un « homme », pour être ce que les Latins appelaient vir et les Grecs andros, il faut en effet que la robustesse se décuple de la virilité morale.

Je sais bien qu’il existe de nombreux exemples où la débilité, la faiblesse du corps, furent compensées par les énergies et les volontés d’un cerveau puissant ; mais ce sont là des exceptions, et la formule normale de l’équilibre humain tient entière dans cette devise : mens sana in corpore sano.

Il faut rendre aux Cardignac cette justice, qu’ils s’appliquaient à la mettre en pratique, et, ma foi ! ils n’y réussissaient vraiment pas mal ! n’est-il pas vrai ?

Chez eux, nulle dégénérescence ! Nul affaiblissement à travers les générations qui se succédaient.

C’est que tous avaient eu, dès leur jeunesse, cette grande éducatrice qu’est l’armée.

C’est ainsi que, malgré son jeune âge, Georges Cardignac était un