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m’apportait un vêtement de velours marron, que j’endossai de suite, et un chapeau mou dont je me coiffai.

Restait à faire disparaître mes armes et ma tenue militaire.

J’eus un serrement de cœur à la proposition que me fit le charbonnier de brûler les effets ! Non ! cela ne pouvait être ! C’étaient déjà des amis pour moi.

Et puis, du reste, on ne pouvait brûler les armes !

J’obtins du bonhomme qu’il les enterrerait en un paquet, sous une roche, près de la borne hectométrique de la route forestière ; au moins je pourrais venir les y rechercher un jour.

Il sourit et promit.

— Je comprends ça, fit-il : on y tient ! c’est des vieux camarades ! Pourtant vous êtes bien jeune. N’y a pas longtemps que vous les avez.

— Non ! depuis hier seulement ; mais ils ont été baptisés à Bazeilles !

— Ah ! alors !…

Et dans cet « alors  !  » perçait de l’admiration.


Je partis plein de courage et de confiance.