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qui, pour la plupart, provenaient d’une tribu nommée tribu des Zouaoua d’où venait son nom, ce bataillon, équipé avec un uniforme genre arabe, peu différent du costume actuel, avait d’abord excité la verve ironique des troupes françaises.

Mais le 4 octobre 1830, au cours d’un combat contre le Bey de Titteri, ce nouveau bataillon avait accompli des prodiges ; aussitôt, l’ironie fit place à l’admiration et ce fut, chez tous les officiers, à qui réussirait à se faire détacher aux zouaves.

Telle est l’origine de ce corps héroïque qui comprend aujourd’hui, vous le savez, quatre superbes régiments et qui, pour n’avoir que cinquante-huit ans d’existence, possède certainement les plus beaux états de service de toutes les troupes du globe.

Quant à la cavalerie nouvelle, elle avait compris un escadron d’indigènes sous la dénomination de chasseurs algériens. À leur tête Se trouvait un Turc, né de père Français, nommé Yusuf, brillant aventurier et cavalier admirable. Les chasseurs algériens devaient être, peu après, le noyau des spahis, évocation des anciens mameluks.

Enfin, les chasseurs de l’armée de débarquement avaient été transformés en un premier régiment de chasseurs d’Afrique, puis un second avait été créé ; car, au fur et à mesure des besoins, le nombre des régiments devait être augmenté.

Il est de six aujourd’hui.

Ce fut aussi vers la même époque que furent créés des régiments de « tirailleurs algériens ou turcos » et la « Légion étrangère ».

Celle-ci était composée, comme son nom l’indique, d’étrangers, déserteurs ou aventuriers de tous les pays, qui, poussés par le goût du pittoresque et de l’imprévu, venaient prendre du service en Algérie et ne restèrent pas en arrière au moment du danger.

Aujourd’hui, cette légion dédoublée comprend deux régiments, et, parmi les étrangers qu’elle reçoit, il en est qui ont droit à toute notre affection : ce sont nos frères d’Alsace-Lorraine qui, ne pouvant se résoudre à revêtir l’uniforme prussien, viennent servir la France qu’ils regardent toujours comme leur seule patrie.

Par ce rapide aperçu, vous connaissez, mes enfants, l’origine des corps de notre admirable armée d’Afrique. Ses uniformes ont relativement peu