Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 2, 1899.djvu/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion


CHAPITRE XI

où apparaît le petit georges cardignac


1848, mes enfants, est une date célèbre au même titre que sa devancière 1830, car c’est au mois de février 1848 que la deuxième révolution du dix-neuvième siècle éclata, renversant le trône de Louis-Philippe.

Mais la République, proclamée en France pour la deuxième fois, ne devait que peu durer, remplacée qu’elle fut par le second Empire : le neveu de Napoléon ier, Louis Bonaparte, qui avait été d’abord nommé Président de la République, devint, trois ans plus tard, Empereur des Français sous le nom de Napoléon iii.

Le pauvre petit Roi de Rome, que la tristesse de l’exil, plus encore que la maladie, avait tué là-bas, à Schoenbrünn, en Autriche, porte en effet dans l’histoire, bien qu’il n’ait pas régné, le nom de Napoléon ii.

Ce retour au pouvoir de la dynastie impériale fut salué avec joie par tous ceux (et ils étaient légion), qui gardaient au cœur le pieux souvenir des gloires napoléoniennes. Est-il utile de vous dire, mes enfants, que Jean et Henri Cardignac, filleuls du grand Homme, fils de Jean Tapin, furent de ceux-là ?

Oui, certes ! lorsqu’ils revirent, dominant la hampe des drapeaux, l’aigle impériale, cette aigle qui, suivant le vers de Victor Hugo :

Avait plané jadis aux cimes éternelles !


ils eurent tous deux au cœur un frisson d’orgueil et aussi une espérance,