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Instruction religieuse 
Assez bien.
Instruction militaire 
Très bien.
Gymnastique 
Plus que parfait.

Observations :

L’élève Bertigny semble dédaigner complètement ses études classiques ; de plus, il fait preuve d’un caractère emporté, est enclin à la désobéissance, et va même parfois jusqu’à répondre aux observations de ses professeurs. D’un tempérament violent, il s’est plusieurs fois battu avec certains de ses camarades et a été puni pour ce motif.

Par contre, se plaît aux exercices militaires, a pour la gymnastique des dispositions remarquables et montre de grandes dispositions pour le dessin d’imitation.

Santé : Excellente.

Privé de congé du jour de l’an.


Du coup, Henri Cardignac sauta en diligence et arriva furieux au Prytanée.

Mandé dans le bureau du Général, Pierrot, apercevant le capitaine, eut un sourire de bonheur et courut à lui.

Mais sec, cassant :

— Restez là, monsieur ! lui dit l’officier ; et prenez une attitude militaire.

Figé par cette entrée en matière, Pierre essuya une verte semonce qui se termina par l’ultimatum suivant :

« Si un mieux ne se manifeste pas dans ton travail, je te traite en mauvais sujet et je t’embarque comme mousse. Te voilà prévenu ! »

Pierre avait bon cœur : il sentit qu’il avait manqué à son devoir en mécontentant celui qui l’avait sauvé et avait assumé la lourde charge de son éducation.

— Mon capitaine, dit-il avec des larmes, j’étudierai bien, je vous le jure. Mais… embrassez-moi.

— Soit ! mais tu sais… n’y reviens pas !

Rendons à Pierrot cette justice qu’il fit sur lui-même un effort, et réussit à ne plus être dans les cinq derniers en composition.

Je ne prétends pas qu’il fut dans les dix premiers. Non ! C’eût été pour lui un travail d’Hercule, incompatible avec sa paresse native. Mais enfin, il oscilla du no 15 au no 25 sur les trente élèves de sa classe.