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— Tu vois, mon petit Jean, dit la jeune femme, comme c’est triste la guerre !

L’enfant ne répondit rien : il venait de passer par les deux impressions extrêmes, entre lesquelles oscille, pendant une campagne, l’âme du soldat : l’enivrement du triomphe et la peur de la mort ; l’orgueil de la victoire et la crainte de la douleur physique. C’était pour lui comme une double initiation, à quelques minutes d’intervalle.

Il ne faut pas croire, mes enfants, qu’on naît brave ou poltron. Certes il y a des hommes mieux trempés, mieux disposés que d’autres pour accomplir