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Pourtant, à cette époque troublée, elle fit preuve d’un entier dévouement à la patrie, et au milieu de la région dévastée par les armées combattantes, elle consentit tous les sacrifices exigés par Dumouriez pour assurer la subsistance des troupes.

À Sainte-Menehould, une heureuse surprise attendait les volontaires.


Jean Tapin portait des boulets.
Le maréchal de camp Galbaud, arrivé la nuit même, après avoir tenté en vain de secourir Verdun, apprit au colonel Bernadieu que la division de Dillon, chargée par Dumouriez de défendre le défilé des Islettes, était en route pour rejoindre ; que Dumouriez lui-même, après une marche audacieuse entre l’Argonne et la Meuse, presque sous les yeux des Autrichiens de Clerfayt, établis à Stenay, venait d’atteindre Grand pré.

Dumouriez donc avait réussi !

Les portes de la France étaient gardées !

Mais, ce jour-là encore, il était écrit que la 9e demi-brigade ne pourrait rejoindre le général en chef ; car, au sortir de Sainte-Menehould, le colonel Bernadieu reçut un pli du général Dillon, l’homonyme de celui qui venait d’être massacré en Flandre, lui ordonnant de le rejoindre à la côte de Biesme, qui domine le défilé des Islettes, et où, d’un moment à l’autre, les Prussiens, entrés victorieux à Verdun, pouvaient venir l’attaquer.

Dans ces moments-là il ne fallait pas s’étonner des ordres et des contre-ordres qui se succédaient : l’essentiel était d’aller au plus pressé ; et, au sortir de Sainte-Menehould, la 9e demi-brigade s’enfonça dans l’étroit