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Ce n’est pas pour rien qu’elle avait vu le feu, elle aussi, et que son enfance s’était passée au milieu des inquiétudes de la guerre.

Elle était, comme Jean Tapin, une enfant de Valmy, et la période qui se déroulait depuis 1792 était une bonne école pour tremper fortement les âmes.


Grimbalet l’entendit murmurer : Vive l’Empereur !

Elle sécha donc ses larmes, et, tout en conservant au fond d’elle-même une inquiétude mortelle, elle se mit en devoir de donner les premiers soins à son mari.

Aidée par deux grenadiers, Lise coupa les vêtements du blessé, étancha le sang qui coulait encore en abondance, et Jean venait d’être installé sur son lit quand Larrey était arrivé au galop de son cheval et avait mis pied à terre devant la porte.

L’examen de la blessure n’avait pas été rassurant pour le médecin ; pourtant, après un premier pansement, Jean, à l’aide de soins énergiques, était revenu un instant à lui.