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— C’est ça, Tapin ! lâche les hussards et reviens-nous.

Il avait aussi voulu faire un pieux pèlerinage à la tombe de Bernadieu. Il
Jusqu’en juillet, il ne put marcher qu’avec des béquilles.
l’avait trouvée couverte de couronnes de lauriers, dont une surtout, avec ses feuilles dorées, était fort belle : c’était celle que l’état-major de Sambre-et-Meuse avait apportée.

Jean y déposa la sienne en sanglotant et partit bouleversé.

Quelques jours plus tard, il était à Paris, où la gentille Lison, maîtresse Sansonneau et le vieux marchand le reçurent avec effusion.

Toute cette année 1797, il la passa ainsi en famille, soignant sa blessure qui guérissait avec une extrême lenteur, car, jusqu’en juillet, il ne put marcher qu’avec des béquilles.

Malgré les soins attentifs et délicats qu’on lui prodiguait, le tempérament du petit sergent souffrait beaucoup de cette inaction forcée.

Il trouvait cependant un dérivatif à lire avec enthousiasme les récits des victoires d’Italie, prêtant peu d’attention aux mouvements politiques qui agitaient encore Paris, et ne lisant même que distraitement le récit des opérations reprises en Allemagne, où le général Hoche, une des gloires militaires les plus pures de notre pays, venait d’être pourvu d’un commandement.