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mière où je fusse sans garde dans ma chambre. Je m’étais trouvé assez bien pour m’en passer. Cependant, j’avais une veilleuse allumée. Or, vers deux heures du matin, je dormais d’un sommeil léger lorsque je fus tout à coup réveillé par un faible bruit. C’était comme le grignotement d’une souris rongeant du bois ; j’écoutai un moment avec l’idée que ce ne pouvait être, en effet, que cela. Mais le bruit se fit plus fort, et tout à coup j’entendis contre la fenêtre un bruit métallique. Je me dressai, ébahi. Il ne pouvait plus y avoir de doute sur la nature du bruit. Le premier, plus faible, avait été causé par un outil introduit dans la fente, entre les châssis et l’autre par le crochet qu’on repoussait.

Il y eut alors une pause d’environ deux minutes, comme si l’on eût attendu pour voir si le bruit m’avait réveillé. Puis j’entendis un tout petit craquement pendant que l’on ouvrait très lentement la fenêtre. Je ne pus pas me contenir plus longtemps, mes nerfs étant plus faibles qu’autrefois. Je sautai à bas du lit et je poussai brusquement les volets : un homme était embusqué auprès de la fenêtre. Je ne pus le voir que très mal, car il avait filé comme un trait. Il était enveloppé dans une espèce de manteau qui le couvrait jusqu’au menton. Je suis sûr d’une seule chose, c’est qu’il avait une arme à la main ; cela me parut être un grand couteau ; j’en vis distincte-