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« Je vous ai fait remarquer que la maison était incommode, mal distribuée. Une nuit de la semaine dernière, la nuit de jeudi pour être plus précis, il me fut impossible de dormir, car j’avais fait la bêtise de prendre une tasse de café noir très fort, après mon dîner. Ayant vainement cherché le sommeil, j’abandonnai la partie vers deux heures du matin, j’allumai une bougie et je me levai pour lire un roman commencé. M’étant alors aperçu que j’avais oublié ce bouquin dans la salle de billard, je passai à la hâte un vêtement et retournai le chercher.

« Pour arriver au billard, j’avais à descendre l’escalier, et à traverser un corridor qui menait à la bibliothèque et à la salle où se trouvaient les fusils. Vous imaginez-vous ma surprise, en voyant de la lumière dans la bibliothèque ? J’avais moi-même éteint la lampe et fermé la porte avant d’aller me coucher, et je me crus naturellement en présence de cambrioleurs. Les murs des corridors de Hurlstone sont couverts de trophées d’armes anciennes. Je saisis, au hasard, une hache d’armes, et, laissant la bougie derrière moi, je m’acheminai à pas de loup vers la porte entr’ouverte en regardant avec précaution ; devinez qui je vis ? Brunton, le maître d’hôtel, en personne devant moi, tout habillé, et assis sur un fauteuil, une feuille de papier sur les genoux. Cette feuille ressemblait fort à une carte. Il semblait l’étudier