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« — Ah ! je vous attendais, mais vous êtes un peu en avance. J’ai reçu ce matin un mot de mon frère, qui chante vos louanges.

« — Je cherchais précisément votre bureau.

« — Nous n’avons pas encore fait inscrire notre nom, car nous n’avons loué ces bureaux provisoires que la semaine dernière. Montez avec moi, et nous allons causer ensemble. »

« Je le suivis jusqu’au sommet d’un escalier qui n’en finissait plus, et il m’introduisit enfin dans deux petites pièces mansardées, sans tapis, ni rideaux, et toutes poussiéreuses. Je m’étais imaginé un grand bureau avec des tables bien astiquées et des files d’employés, comme j’en avais vu chez mes patrons, et dame ! je regardais avec un certain étonnement les deux chaises et la misérable table de bois blanc qui, avec un livre de caisse et un panier à papiers, formaient tout l’ameublement de cette chambre.

« — Ne vous effarouchez pas, monsieur Pycroft, me dit mon nouveau patron, en voyant la tête que je faisais. Rome n’a pas été bâtie en un jour ; nous avons un gros capital à notre disposition, mais nous ne cherchons pas à jeter de la poudre aux yeux. Asseyez-vous donc et donnez-moi votre lettre.

« Je la lui tendis, et il la lut avec attention.

« — Vous semblez avoir fait une profonde impression sur mon frère Arthur, dit-il, et je sais