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lyser mes impressions. Je ne pourrais dire si c’était un visage d’homme ou de femme. Ce qui m’avait impressionné surtout c’était la couleur ; un jaune livide, un regard terne, d’une fixité effrayante. J’en étais si troublé que je voulus tâcher d’en savoir plus long sur les nouveaux habitants du cottage. Je m’approchai et frappai à la porte. Une femme vint ouvrir, elle était maigre et avait un visage dur peu engageant.

« — Qu’est-ce que vous voulez ? me demanda-t-elle avec un accent du Nord.

« — Je suis votre voisin de là-bas, fis-je en montrant ma maison. Je vois que vous venez d’emménager et j’ai pensé que si je pouvais vous être utile en…

« — Ben, nous vous le dirons, quand nous aurons besoin de vous, » répondit-elle en me fermant la porte au nez. Assez déçu par cette réception brutale, je rentrai chez moi, et toute la soirée je fus malgré moi hanté par le souvenir de cette apparition à la fenêtre et de cette femme hargneuse. Je me décidai à ne rien dire de ce que j’avais vu à ma femme, car elle s’effraie pour la moindre des choses, et je n’avais nulle envie de lui communiquer ma pénible impression. Je lui dis cependant, au moment de m’endormir, que le cottage était habité, ce à quoi elle ne fit aucune réponse.

« J’ai d’ordinaire le sommeil extrêmement dur ;