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la route, puis tourner dans un sentier. Un peu au delà se trouve un joli bosquet de pins d’Écosse, où j’allais souvent me promener, car les bois tiennent compagnie. Le cottage, malheureusement, était inhabité depuis huit mois. C’était une fort jolie maison avec ses deux étages et son porche ancien couvert de chèvrefeuille. Je me disais toujours que ce devait être une charmante demeure.

« Donc, lundi dernier, je me promenais de ce côté, quand je vis sortir du sentier un chariot vide et j’aperçus en même temps tout un déménagement de tapis et de mobilier sur le gazon à côté du porche. Je me dis qu’évidemment le cottage avait été loué, et je passai devant la maison comme un flâneur, me demandant quelles gens nous allions avoir comme voisins. Je m’aperçus tout à coup que quelqu’un m’observait d’une des fenêtres du premier étage.

« Je ne sais pas ce que ce visage avait de particulier, monsieur Holmes, mais il me passa un frisson dans le dos. J’étais trop loin pour pouvoir distinguer les traits, je me rendis seulement compte que leur aspect n’était ni humain, ni naturel. Ce fut là ma première impression. Je m’approchai rapidement pour mieux voir la personne qui me guettait. Elle disparut à l’instant même et si brusquement qu’elle sembla se noyer dans l’obscurité. Je restai là cinq minutes, pensant que l’incident était clos et cherchant toutefois à ana-