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gorge de l’infortuné médecin. Il ne restait plus à expédier que le premier maître, un homme vigoureux et résolu. Quand il vit le forçat s’approcher de lui, son couteau tout sanglant à la main, il réussit à briser les liens qu’il avait pu déjà relâcher, et descendit d’un bond dans la cale arrière.

« Une douzaine de forçats, armés de pistolets et lancés à sa recherche le trouvèrent dans la soute aux poudres, assis devant un baril ouvert, une boîte d’allumettes à la main. Il jura de faire sauter le navire, s’il était le moins du monde molesté. Un instant après l’explosion se produisait. Hudson pense qu’elle a été plutôt due à un coup de pistolet maladroit qu’à l’allumette du maître attaqué. Quelle qu’en fût la cause, ainsi périt le Gloria Scott : avec lui sombra le gredin qui s’en était emparé !

« Voilà, en peu de mots, mon cher enfant, l’histoire du terrible événement auquel j’ai été mêlé. Le lendemain, nous étions recueillis par le brick Hotspur, faisant voile pour l’Australie. Le capitaine n’eut pas de peine à croire que nous représentions les survivants d’un paquebot naufragé. L’amirauté déclara que le transport Gloria Scott était perdu corps et biens ; depuis, pas un mot n’a transpiré sur son véritable sort. Après un excellent voyage, le Hotspur nous débarqua à Sydney où, Evans et moi, nous changeâmes de nom pour travailler aux mines ; là, au milieu