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SILVER BLAZE

que nuit dans l’écurie ; c’est même sans doute son souper que vous portez là. Voyons, entre nous, je suis sûr que vous ne feriez pas trop la fière si on vous offrait de quoi vous acheter une jolie robe neuve ? Qu’en dites-vous ? » Puis, tirant de la poche de son gilet un morceau de papier blanc replié : « — Faites en sorte, ajouta-t-il, que le lad ait cela ce soir, et je vous promets la plus belle robe que vous ayez pu rêver. »

« La femme fut effrayée du ton sur lequel il lui parlait ; aussi se mit-elle à courir vers la fenêtre par laquelle elle avait l’habitude de tendre leur repas aux garçons d’écurie. Cette fenêtre était déjà ouverte, et Hunter était assis à l’intérieur devant une petite table. Edith Baxter avait commencé à lui raconter son aventure, lorsque l’étranger se rapprocha de nouveau.

« — Bonsoir, dit-il en regardant Hunter par la fenêtre ; je voudrais vous dire un mot.

« La femme a affirmé que, pendant qu’il parlait, elle avait remarqué le coin du papier blanc dépassant ses doigts.

« — Que venez-vous faire ici ? demanda le lad.

« — Je viens peut-être vous mettre quelque argent dans la poche, répondit l’autre. Écoutez, vous avez deux chevaux engagés dans le Wessex Cup, Silver Blaze et Bayard. Ne me marchandez pas les renseignements, et vous ne vous en trouverez pas plus mal. Est-il vrai qu’avec le poids