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LE « GLORIA SCOTT »


Un soir d’hiver, au coin du feu, Sherlock Holmes feuilletait des papiers.

— J’ai là, Watson, me dit-il tout à coup, quelques notes qui vous intéresseront. Ce sont les documents de cette singulière affaire du Gloria Scott et voici la missive qui a occasionné la congestion mortelle du juge de paix Trevor. Et ce disant, il avait tiré d’un étui rouillé une demi-feuille de papier gris sur laquelle étaient tracées au crayon les lignes suivantes : « Fini notre stock de gibier pour rire. Garde-chasse Hudson sans doute a tout reçu dès maintenant et dit par dépêche : « Sauvez poule faisane votre préférée à tête huppée. »

Je regardai Holmes : il souriait ironiquement.

— Vous avez l’air plutôt étonné, me dit-il. Je ne comprends pas que ces lignes aient pu terroriser qui que ce soit. Elles sont grotesques, décousues, voilà tout.

— J’admets ; mais il est toutefois incontestable qu’un vieillard robuste, en les lisant, est