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loin derrière nous, et j’aperçus la grande silhouette de Sherlock Holmes, immobile et tournée vers nous.

Le voyage me parut court et agréable.

J’employai le temps à faire plus ample connaissance avec mes compagnons et à jouer avec le caniche de Mortimer.

Peu d’heures après notre départ, le sol changea de couleur ; de brun, il devint rougeâtre. Le granit avait remplacé la pierre calcaire.

Des vaches rousses ruminaient dans de gras pâturages, dénotant un pays plus fertile, mais plus humide.

Le jeune Baskerville, le visage collé aux vitres du wagon, contemplait avec intérêt le paysage et s’enthousiasmait à la vue des horizons familiers du Devonshire.

« Depuis que j’ai quitté l’Angleterre, dit-il, j’ai parcouru la moitié du monde, mais je n’ai jamais rien trouvé de comparable à ceci.

— Il est rare de rencontrer un habitant du Devonshire, fis-je observer, qui ne soit pas épris de son comté.

— Cela dépend tout autant de l’individu que du comté, repartit Mortimer. Un examen superficiel de notre ami révèle chez lui la tête du Celte où sont fortement développées les bosses de l’enthousiasme et de l’attachement. Le crâne du pauvre sir Charles présentait les particularités d’un type très rare, moitié gaélique et moitié hibernien…. Vous étiez fort jeune, n’est-ce pas, sir Henry, lorsque vous vîntes au château de Baskerville pour la dernière fois ?