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accompagné sir Henry Baskerville chez lui, nous l’aurions filé à notre tour. Tandis que, par une précipitation intempestive, dont notre adversaire a su profiter avec une décision rare, nous nous sommes trahis et nous avons perdu sa trace. »

Tout en causant et en flânant devant les magasins de Regent street, nous avions cessé de voir le docteur Mortimer et son compagnon.

« Il est inutile que nous les suivions plus loin, dit Holmes. L’ombre s’est évanouie et ne reparaîtra plus. D’autres cartes nous restent encore dans les mains, jouons-les avec résolution. Reconnaîtriez-vous l’homme assis dans le cab ?

— Je ne reconnaîtrais que sa barbe.

— Moi aussi…. Mais je jurerais bien qu’elle est fausse. Un homme, engagé dans une « filature » aussi délicate, ne peut porter une telle barbe que pour dissimuler ses traits…. Entrons ici, Watson. »

Holmes pénétra dans un de ces bureaux de quartier où des commissionnaires se tiennent à toute heure du jour et de la nuit à la disposition du public.

Le directeur le reçut avec force salutations.

« Ah ! Wilson, fit mon ami, je vois avec plaisir que vous n’avez pas oublié le léger service que je vous ai rendu.

— Certes non, monsieur. Vous avez sauvé ma réputation et peut-être même ma vie.

— Vous exagérez, mon garçon. Je me souviens que vous aviez, parmi vos boys, un gamin nommé Cartwright, qui fit preuve d’une certaine adresse, au cours de l’enquête.