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« Dès qu’il fut informé que, sur l’avis de Mortimer — avis qu’il appuya de tous ses efforts — sir Charles se disposait à quitter le château de Baskerville, il dressa promptement ses batteries. Il devait agir immédiatement, sous peine de voir sa victime lui échapper. Stapleton pressa donc Mme Lyons d’écrire la lettre pour laquelle elle suppliait le vieillard de lui accorder une entrevue, la veille de son départ pour Londres. Ensuite, à l’aide d’un argument spécieux, il la dissuada de se rendre à la grille de la lande. Sir Charles était à sa merci.

« Le soir, il revint de Coombe Tracey assez tôt pour aller chercher son chien, l’enduire de son infernale mixture et le conduire près de la porte, où, avec juste raison, il savait que sir Charles faisait le guet.

« Le chien, excité par son maître, sauta pardessus la claire-voie et poursuivit le malheureux baronnet, qui s’engagea en criant dans l’allée des Ifs. Pouvez-vous imaginer un spectacle plus saisissant que celui de cette énorme bête noire, à la gueule enflammée, aux yeux injectés de feu, bondissant, le long de cette sombre avenue, après ce vieillard inoffensif ! Au milieu de l’allée, la frayeur et son anévrisme terrassèrent sir Charles.

« L’animal galopait sur la bordure de gazon, tandis que le baronnet suivait la partie sablée, de telle sorte qu’on ne remarqua que les pas de l’homme. En le voyant immobile, le chien s’approcha probablement pour le flairer ; mais, le voyant mort, il fit demi-tour. C’est alors qu’il laissa sur le