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dans le marécage où cette surface de fange mobile reprenait son uniformité après le passage d’un homme ?

Parvenus sur un terrain plus solide formant une espèce d’île au milieu de la fondrière, nous poursuivîmes nos recherches avec un soin minutieux. Elles furent inutiles. Si la terre ne mentait pas, jamais Stapleton n’avait dû gagner cet endroit, malgré sa lutte désespérée contre le brouillard. Quelque part dans la grande fondrière de Grimpen, cet homme au cœur froid et cruel était enseveli, aspiré par la boue visqueuse.

Dans cette île surgie du milieu de la vase, nous trouvâmes de nombreuses traces de ses visites, ainsi que du séjour de son féroce allié. Une vieille roue et une brouette à demi remplie de décombres marquaient l’emplacement d’une mine abandonnée. Tout près de là, on retrouvait encore les vestiges des cabanes de mineurs, chassés sans doute par les exhalaisons pestilentielles du marais.

Dans l’une de ces cabanes, une niche à laquelle était fixée une chaîne, puis un amas d’os, indiquaient l’endroit où Stapleton attachait son chien. Un crâne auquel adhéraient encore des poils noirs gisait au milieu des débris.

« Un chien ! fit Holmes, en le retournant du pied. Par Dieu ! c’était un caniche ! Pauvre Mortimer, il ne reverra plus son favori !… Je doute qu’il reste ici des secrets que nous n’ayons pas pénétrés… Stapleton pouvait cacher son chien, mais il ne pouvait l’empêcher d’aboyer ! De là ces hurlements si