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sement le coup que lui porta au cœur la vérité sur la femme qu’il avait aimée.

La secousse produite sur ses nerfs par les aventures de cette nuit déterminèrent une fièvre cérébrale. Le docteur Mortimer, accouru à son chevet, déclara qu’il ne faudrait rien moins qu’un long voyage autour du monde, pour rendre à sir Henry la vigueur et la santé qu’il possédait avant de devenir propriétaire de ce néfaste domaine.

J’arrive rapidement à la conclusion de cette singulière histoire, dans laquelle je me suis efforcé de faire partager au lecteur les angoisses et les vagues soupçons qui, pendant quelques jours, avaient troublé notre existence et qui venaient de se terminer d’une si tragique façon.

Le lendemain du drame de Merripit house, le brouillard se dissipa, et Mme Stapleton nous guida vers l’endroit où son mari et elle avaient tracé un chemin à travers la fondrière. Pendant le trajet, nous pûmes mesurer, à l’empressement qu’elle mettait à nous conduire sur les traces du naturaliste, combien cette femme avait souffert.

Elle resta sur une sorte de promontoire que la terre ferme jetait dans l’intérieur du marécage. À partir de ce point, de petites balises, plantées çà et là, indiquaient le sentier qui serpentait d’une touffe d’ajoncs à l’autre, au milieu de trous tapissés d’écume verdâtre et de flaques bourbeuses qui barraient la route aux étrangers. Des roseaux desséchés et des plantes aquatiques limoneuses exhalaient des odeurs fades de choses en décomposition ; une