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« Monsieur Holmes, dit-elle, cet homme m’a proposé de m’épouser, si je divorçais d’avec mon mari. Il m’a menti, le lâche, d’une inconcevable façon. Il ne m’a jamais dit un mot de vérité… Et pourquoi ?… pourquoi ? Je croyais qu’il n’agissait que dans mon seul intérêt. Mais maintenant je me rends compte que je n’étais qu’un instrument entre ses mains… Pourquoi me montrerais-je généreuse envers celui qui m’a si indignement trompée ? Pourquoi tenterais-je de le soustraire aux conséquences de ses actes déloyaux ? Interrogez-moi ! Demandez-moi ce que vous voulez savoir, je vous répondrai sans ambages… Je vous jure qu’au moment d’écrire à sir Charles Baskerville, je n’aurais même pas osé rêver qu’il arriverait malheur à ce vieillard que je considérais comme le meilleur de mes amis.

— Je vous crois absolument, madame, dit Sherlock Holmes. Je comprends que le récit de ces événements vous soit très pénible et peut-être vaudrait-il mieux qu’il vînt de moi… Reprenez-moi si je commets quelque erreur matérielle… L’envoi de cette lettre vous fut suggéré par Stapleton ?

— Il me l’a dictée.

— Je présume qu’il fit miroiter à vos yeux le secours que sir Charles vous enverrait pour faire face aux dépenses nécessitées par votre instance en divorce.

— Très exact.

— Puis, après le départ de votre lettre, il vous dissuada d’aller au rendez-vous ?

— Il me dit qu’il se sentirait froissé si un autre