Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/209

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Non,… n’est-ce pas, Watson ? répliqua Holmes. Non.

— Mais pourquoi cette question ? interrogea mon ami d’un air innocent.

— Vous connaissez les sottes histoires que racontent les paysans sur un chien-fantôme… On prétend qu’il hurle parfois la nuit sur la lande… Je me demandais si, par hasard, cet étrange bruit n’aurait pas retenti ce soir.

— Pas que je sache, répondis-je.

— Quel est votre avis sur l’accident survenu à ce pauvre diable ? continua Stapleton.

— Les transes perpétuelles dans lesquelles il vivait et les privations auxquelles l’exposait son genre de vie ont probablement ébranlé sa raison. Dans un accès de folie, il s’est mis à courir sur le plateau et, en tombant du haut de ces roches, il se sera fracturé le crâne.

— Cela me paraît très vraisemblable, approuva Stapleton, avec un soupir qui témoignait d’un soulagement interne. Et vous, monsieur Holmes, quel est votre avis ? »

Mon ami esquissa un vague salut.

« Je trouve, dit-il, que vous acceptez bien facilement les solutions.

— Depuis la venue du docteur Watson, reprit le naturaliste, nous vous attendions tous les jours… Vous arrivez pour assister à un drame.

— Oui. Demain, en retournant à Londres, j’emporterai avec moi un pénible souvenir.

— Vous repartez demain ?