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souvins que le baronnet avait donné ses vieux effets à Barrymore. Celui-ci les avait remis à son beau-frère pour l’aider à fuir. Bottines, chemise, chapeau, tout avait appartenu à sir Henry.

Certes, cet homme avait trouvé la mort dans des circonstances particulièrement tragiques, mais les juges ne l’avaient-ils pas déjà condamné ?

Le cœur transporté d’allégresse, je racontai à Holmes que le baronnet avait fait cadeau de sa vieille garde-robe à son valet de chambre.

« Ces vêtements ont occasionné la mort de ce pauvre diable, me répondit Sherlock. Pour dresser son chien, Stapleton s’est servi d’un objet soustrait à sir Henry — probablement de la bottine volée à l’hôtel — et la bête a poursuivi Selden. Une chose cependant me paraît inexplicable. Comment, dans les ténèbres, le convict a-t-il su que le chien lui donnait la chasse ?

— Il l’a entendu probablement.

— Parce qu’un chien aboie sur la lande, un homme de la rudesse de Selden ne s’expose pas, en criant comme un forcené, au risque d’une arrestation. Il devait être arrivé au paroxysme de la terreur. D’ailleurs, de la durée de ses appels, je puis conclure qu’il a couru longtemps devant le chien et à une assez grande distance de lui. Comment savait-il que l’animal avait pris sa piste ?

— En supposant que nos conjectures soient vraies, je trouve plus inexplicable encore…

— Je ne suppose rien, interrompit Sherlock Holmes.