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de la personnalité et des intentions de l’homme qui vivait dans cette retraite. De mon examen de la hutte, je ne pouvais déduire que deux choses : sa sobriété spartiate et son mépris du confort de la vie.

Songeant à la pluie torrentielle des jours précédents et regardant les pierres disjointes qui formaient son toit, je compris combien fort et inébranlable devait être le dessein qui le retenait sous un semblable abri.

Cet homme était-il un ennemi implacable ou un ange gardien ?

Je me promis de ne pas quitter la hutte sans l’avoir appris.

Au dehors, le soleil empourprait l’horizon sous le flot de ses derniers rayons. Ses reflets teintaient de rouge les flaques marécageuses de la grande fondrière. Dans le lointain, pointaient les deux tours du château de Baskerville et, plus loin, un panache de fumée montant dans l’espace marquait l’emplacement du village de Grimpen. Entre les deux, derrière la colline, s’élevait la maison de Stapleton.

Tout était calme, doux, paisible, dans ce glorieux crépuscule. Et cependant, tout en l’admirant, mon âme ne partageait pas la paix de la nature. J’éprouvais comme une vague terreur à la pensée de l’entrevue que chaque minute rendait plus prochaine.

Les nerfs tendus, mais le cœur très résolu, je m’assis dans le coin le plus obscur de la hutte et j’attendis avec une impatience fébrile l’arrivée de son hôte.