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pas accordé la protection à laquelle j’avais droit ! Le procès Frankland c. la Reine portera la cause devant le public… J’ai prévenu les agents qu’ils se repentiront de leur attitude envers moi — et déjà ma prédiction se réalise.

— Comment ? demandai-je.

— Je pourrais leur apprendre ce qu’ils meurent d’envie de connaître ; mais, pour rien au monde, je n’aiderais des coquins de cette espèce. »

Depuis un moment, je cherchais un prétexte pour échapper aux bavardages de ce vieux fou. En entendant ces paroles, je voulus en savoir davantage.

Je connaissais suffisamment le caractère de Frankland pour être certain que le moindre signe d’intérêt arrêterait immédiatement ses confidences.

Quelque délit de braconnage sans doute ? dis-je d’un air indifférent.

— Ah ! ouiche !… La chose est bien plus importante… Que pensez-vous du contumace qui erre sur la lande ? »

Je le regardai, stupéfait.

« Insinueriez-vous que vous savez où il est ?

— J’ignore l’endroit précis où il se cache ; mais je pourrais tout de même procurer à la police le moyen de lui mettre la main au collet. Que faudrait-il pour s’emparer de lui ? Découvrir le lieu où il vient chercher sa nourriture et, de là, le suivre à la trace. »

Certainement Frankland touchait à la vérité.

« Vous avez raison, répondis-je. Mais comment avez deviné qu’il habitait la lande ?