nouvelles bouteilles de vin. Enfin, le calme rétabli, la poursuite commença. Les chevaux couraient ventre à terre sur la route que la jeune fille avait dû prendre pour rentrer directement chez elle.
« Les amis de Hugo galopaient depuis deux kilomètres, quand ils rencontrèrent un berger qui faisait paître son troupeau sur la lande. En passant, ils lui crièrent s’il avait vu la bête de chasse. On raconte que la peur empêcha l’homme de répondre immédiatement. Cependant il finit par dire qu’il avait aperçu l’infortunée jeune fille poursuivie par les chiens.
« — J’ai vu plus que cela, ajouta-t-il ; j’ai vu galoper en silence, sur les talons du sire de Baskerville, un grand chien noir, que je prie le ciel de ne jamais découpler sur moi. »
« Les ivrognes envoyèrent le berger à tous les diables et continuèrent leur course.
« Mais le sang se figea bientôt dans leurs veines. Le galop d’un cheval résonna sur la lande et la jument de Hugo, toute blanche d’écume, passa près d’eux, les rênes flottantes, la selle vide.
« Dominés par la peur, les cavaliers se serrèrent les uns contre les autres ; mais ils ne cessèrent pas la poursuite, quoique chacun, s’il eût été seul, eût volontiers tourné bride.
« Ils arrivèrent enfin sur les chiens. La meute était réputée, pour sa vaillance et ses bonnes qualités de race ; cependant les chiens hurlaient lugubrement autour d’un buisson poussé sur le bord d’un profond ravin. Quelques-uns faisaient mine de