Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Le visage de Barrymore exprima aussitôt une défiance manifeste :

« — C’est mon affaire et non la vôtre !… Vous ne saurez rien !…

« — Alors quittez mon service… immédiatement !

« — Très bien, monsieur.

« — Je vous chasse ! Vous devriez être honteux de votre conduite… Votre famille a vécu pendant plusieurs siècles sous le même toit que la mienne et je vous trouve mêlé à quelque complot tramé contre moi !…

« — Non, monsieur,… non, pas contre vous », fit une voix de femme.

« Nous nous retournâmes, et, sur le seuil de la chambre, nous aperçûmes Mme Barrymore, plus pâle et plus terrifiée que son mari.

« Enveloppée dans un châle, en jupons, cet accoutrement l’aurait rendue grotesque, n’avait été l’intensité des sentiments imprimés sur son visage.

« — Il nous faut partir, Élisa, lui dit Barrymore. C’en est fait… Prépare nos paquets.

« — Oh ! Jean, Jean, répondit-elle, je suis la cause de ton renvoi… Il n’y a que moi seule de coupable !… Il n’a fait que ce que je lui ai demandé…

« — Parlez, alors ! commanda sir Henry. Que voulez-vous dire ?

« — Mon malheureux frère meurt de faim sur la lande. Nous ne pouvons le laisser périr si près de nous… Au moyen de cette bougie, nous lui annonçons que nous lui avons préparé des vivres,