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LA FEMME DU PHYSIOLOGISTE

Il fit un salut de tête à sa sœur, et, s’asseyant de l’autre côté de la table, il commença à ouvrir la petite pile de lettres déposée près de son assiette.

Le professeur Ainslie Grey avait à cette époque quarante trois ans, presque douze ans de plus que sa sœur.

Sa carrière avait été brillante.

À Édimbourg, à Cambridge et à Vienne, il avait posé les fondements de sa grande réputation, tant en physiologie qu’en zoologie.

Sa brochure sur l’Origine mésoblastique des racines du nerf excito-moteur lui avait valu d’entrer à la Société royale, et ses recherches Sur la nature du Bathybius et quelques remarques sur les litho-cocci, avaient été traduites au moins en trois langues européennes.

Il avait été cité par une des plus grandes autorités existantes comme le type et l’incarnation de l’esprit supérieur qui dominait la science moderne.

Il n’est donc pas étonnant que lorsque la ville commerçante de Birchespool décida de créer une école de médecine, on fut trop heureux de confier la chaire de physiologie à Ainslie Grey.

Les élèves l’estimaient d’autant mieux qu’ils avaient la conviction que sa classe n’était qu’un des échelons de sa marche ascensionnelle, et qu’à la première vacance, il passerait dans quelque autre centre d’enseignement plus renommé.