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UNE MOMIE QUI RESSUSCITE

Elle répandit d’épaisses colonnes de fumée et l’atmosphère de la chambre se parfuma d’une odeur âcre et piquante.

— C’est la plante sacrée, la plante des prêtres, remarqua-t-il. Connaissez-vous quelque chose aux langues orientales, Smith ?

— Pas un mot.

Cette réponse parut enlever un poids de l’esprit de l’Egyptologue.

— À propos, continua-t-il, combien de temps s’est-il écoulé depuis le moment où vous êtes descendu jusqu’à ce que j’aie mes sens ?

— Pas longtemps, quatre ou cinq minutes.

— Je pensais bien qu’il ne devait pas y avoir longtemps, dit-il en poussant un profond soupir. Mais quelle singulière chose que l’inconscience. On ne peut la mesurer. D’après mes sensations, je ne pourrais dire s’il s’agissait de secondes ou de semaines. Ce monsieur qui est là, allongé sur la table, a été emballé à l’époque de la onzième dynastie, il y a environ quarante siècles, et cependant, s’il pouvait parler, il nous dirait que ce laps de temps n’a duré qu’un clin d’œil. C’est une momie singulièrement belle, Smith.

Smith s’approcha de la table et examina du regard d’un professionnel la forme noire et raccornie qu’il avait en face de lui.

Les traits, quoique horriblement décolorés, étaient parfaits ; et deux petits yeux, comme des