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UNE MOMIE QUI RESSUSCITE

tournait vers Bellingham, les sentiments de Smith lui étaient donc en somme favorables.

Hastie était un bon garçon, mais rude, aux nerfs solides, dépourvu d’ailleurs d’imagination et qui ne brillait pas par la compréhension d’autrui.

Il ne pouvait tolérer qu’on s’écartât de ce qu’il regardait comme le type modèle de l’homme. Si un homme ne pouvait être mesuré à une échelle, approuvée par l’« Alma mater », il n’existait plus pour Hastie. Comme beaucoup de gens robustes, il était exposé à confondre constitution et caractère, à prendre pour un manque de principes ce qui en réalité était un défaut de circulation.

Smith, d’une esprit plus fort, connaissait les habitudes mentales de son ami et en tenait compte en ce moment où sa pensée se tournait vers son voisin de l’étage inférieur.

Le singulier son ne se répéta pas, et Smith était sur le point de se remettre au travail, lorsque soudain retentit dans le silence de la nuit un cri rauque, un véritable cri de terreur, l’appel d’un homme secoué par une force qui ne le laisse pas maître de lui-même.

Smith bondit de son siège et jeta son livre sur le parquet.

C’était un homme aux nerfs solides, mais il y avait quelque chose de si soudain et de si irrésis-