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LES MÉDECINS DE HOYLAND

Toute la journée il fut hanté par le souvenir de cette entrevue.

Il sentait qu’il s’en était fort mal tiré.

Elle s’était montrée supérieure à lui sur son sujet favori.

Elle avait été polie, tandis qu’il avait été grossier, maîtresse d’elle-même, alors que, lui, s’était emporté.

Et puis, surtout, il y avait sa présence, sa monstrueuse intrusion, qui emprisonnaient sa pensée.

Une femme docteur avait été jusqu’alors pour lui une abstraction répugnante, mais distante.

Maintenant, elle était là, en plein exercice, avec une plaque de cuivre sur sa porte, exactement comme la sienne.

Ils se disputeraient les mêmes malades.

Non qu’il craignit la concurrence, mais il regrettait cet abaissement de son idéal de la femme. Elle ne devait pas avoir plus de trente ans, elle avait une figure intelligente, mobile.

Il songeait à ses yeux moqueurs, à son menton bien fait et fort.

Ce qui le révoltait le plus, c’était de songer aux détails de son éducation.

Un homme, certes, peut sortir de cette épreuve avec toute sa pureté, mais elle est pleine de honte pour une femme.