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UNE QUESTION DE DIPLOMATIE

— Puis vint Sir William, avec son opinion sur Ida. Oh ! Charles, c’est sûrement plus qu’une coïncidence !

— Je suis convaincu, dit Lord Charles avec son regard fin, interrogateur, que c’est beaucoup plus qu’une coïncidence. Vous êtes une femme très adroite, ma chère… Un administrateur et un organisateur né !

La dame laissa tomber le compliment.

— Songez à notre jeune temps, Charles, murmura-t-elle, tandis que ses doigts jouaient encore avec ses cheveux. Qu’étiez-vous alors ?… Un pauvre homme… pas même ambassadeur à Tanger. Mais je vous aimais, et j’ai cru en vous… l’ai-je jamais regretté ? Ida aime Lord Arthur et croit en lui, pourquoi le regretterait-elle jamais ?

Lord Charles gardait le silence.

Ses yeux étaient fixés sur les branches vertes qui se balançaient à l’extérieur de la fenêtre.

Mais son esprit se reportait à une maison de campagne du Devonshire, il y a trente ans, et à une heureuse soirée où, entre des haies de vieux ifs, il marchait à côté d’une jeune fille élancée et lui faisait part de ses espérances, de ses craintes et de ses ambitions.

Il prit la petite main blanche et la pressa sur ses lèvres.

— Vous avez été une bonne femme pour moi, Clara.