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UNE MOMIE QUI RESSUSCITE

j’ai des devoirs à remplir, mon cours… Je vous retrouverai peut-être ici à mon retour ?

Le visage farouche, rigide, il sortit de la pièce.

Aucun des trois cents étudiants qui écoutèrent sa leçon ne remarqua de changement dans ses manières ou son apparence.

Aucun n’aurait pu deviner que l’austère gentleman qu’ils avaient devant eux s’apercevait, enfin, combien il est difficile de s’élever au-dessus de son humanité.

Le cours terminé, il accomplit ses devoirs ordinaires au laboratoire et reprit sa voiture pour regagner son logis.

Il n’entra pas par la porte principale, mais traversa le jardin et se rendit au passage vitré qui conduisait au petit salon.

En approchant, il entendit la voix de sa femme et celle d’O’Brien engagés en une conversation à haute voix et animée.

Il s’arrêta au milieu des buissons de rosiers, se demandant s’il devait les interrompre ou non.

Rien n’était plus contraire à sa nature que de jouer le rôle d’écouteur aux portes. Mais tandis qu’il était arrêté, hésitant, des paroles frappèrent ses oreilles, qui le maintinrent raide, immobile.

— Vous êtes encore ma femme, Jinny, dit O’Brien. Je vous pardonne du fond de mon cœur. Je vous aime et je n’ai jamais cessé de vous aimer, quoique vous m’ayez oublié…