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la fenêtre, vint s’aplatir contre la muraille à quelques pouces de lui. Une autre fois, comme Drebber passait au pied d’une falaise, un quartier de roc se détacha du sommet et l’aurait entraîné dans le précipice en le vouant à une mort effroyable s’il n’avait eu la présence d’esprit de se jeter à plat ventre.

Les deux jeunes Mormons ne tardèrent pas à découvrir quel était l’auteur de ces attentats ; ils firent plusieurs expéditions dans les montagnes dans l’espoir de capturer ou de tuer leur ennemi, mais toujours en vain. Alors ils se résignèrent à ne jamais sortir seuls, ni après la chute du jour, et à faire monter la garde autour de leurs demeures. Au bout d’un certain temps ils se relâchèrent un peu de leurs précautions ; car personne n’avait plus vu leur adversaire, on n’en avait plus entendu parler et ils pouvaient espérer que le temps avait enfin calmé sa soif de vengeance.

Il n’en était rien cependant ; le ressentiment de Hope n’avait fait que s’accroître ; sa nature inflexible et farouche était possédée tout entière par le désir de la vengeance et il n’y avait plus dans son cœur place pour aucun autre sentiment. Mais il était doué d’un sens éminemment pratique. Il s’aperçut bientôt que sa constitution de fer, quelque solide qu’elle fût, ne pourrait résister longtemps à la tension constante à laquelle il l’astreignait. Cette vie de périls