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tous nos bibelots et à les disposer de manière à les mettre le mieux possible en valeur. Ces arrangements préliminaires terminés, nous commençâmes à nous sentir installés et à nous familiariser avec notre nouveau domicile,

Holmes n’était certainement pas un homme difficile à vivre ; calme d’allures, régulier dans ses habitudes, il se couchait rarement après dix heures du soir et chaque matin, en me levant, je constatais invariablement qu’il avait déjà décampé après avoir pris son déjeuner. Parfois il passait la journée dans le laboratoire de chimie, parfois dans la salle de dissection, ou bien encore il faisait de longues promenades dont l’objectif semblait toujours être les quartiers les plus misérables de la ville. Rien ne peut donner une idée de son activité lorsqu’il était dans une période agissante ; mais, au bout de quelque temps, la réaction se produisait et pendant des jours entiers il restait depuis le matin jusqu’au soir étendu sur un canapé du salon, sans, pour ainsi dire, prononcer une parole ou remuer un membre. Dans ces moments-là, ses yeux prenaient une expression si rêveuse et si vague que je l’aurais certainement soupçonné de se livrer à l’usage d’un stupéfiant quelconque, si sa sobriété exemplaire et la moralité parfaite de sa vie n’eussent protesté contre une semblable supposition.

Les semaines se succédaient et je sentais ma