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plus pratique qui ait été faite depuis des années. Ne voyez-vous pas que cela nous donne une méthode infaillible pour reconnaître les taches faites par le sang humain. Venez par ici — et, dans son empressement, il me saisit par la manche et m’entraîna vers la table où il venait de travailler. — D’abord procurons-nous du sang frais, dit-il ; — et, se donnant un léger coup de bistouri au milieu du doigt, il recueillit dans un petit tube une goutte de son sang. — Maintenant, je verse cette simple goutte dans un litre d’eau. Vous voyez que l’eau conserve absolument l’apparence qu’elle avait auparavant. La proportion de sang ne doit guère excéder un millionième, et cependant je ne doute pas que nous n’obtenions la réaction caractéristique. »

Tout en parlant, il jeta d’abord dans le récipient quelques cristaux blancs, puis y versa quelques gouttes d’un liquide transparent. En un instant, le tout prit une teinte acajou foncé et un précipité de couleur brunâtre se forma au fond du bocal.

« Ha ! ha ! » s’écria-t-il en battant des mains avec l’air transporté d’un enfant auquel on présente un joujou nouveau. « Qu’est-ce que vous en pensez ?

— Il me semble que voilà un réactif d’une rare sensibilité, remarquai-je.

— Merveilleux ! c’est merveilleux ! Autrefois, avec le gaïac, on n’obtenait que difficilement quelques résultats et encore bien incertains. Il en était de même