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vu, mais elle a parfaitement reconnu son pas rapide et ferme. Elle n’entendit pas la porte du cabinet se fermer ; mais, quelques instants plus tard, un cri terrible retentit dans cet appartement : un cri sauvage, étrange, qui pouvait aussi bien avoir été poussé par un homme que par une femme. Un bruit sourd lui succéda et tout rentra dans le silence. La bonne resta un moment pétrifiée, puis, recouvrant son sang-froid, elle descendit. La porte du cabinet était fermée ; elle l’ouvrit et aperçut, étendu sur le sol, le jeune Willoughby Smith. Au premier aspect, elle ne vit aucune blessure, mais quand elle essaya de le soulever, elle constata que le sang coulait à flots sous son cou, où une blessure très petite, mais très profonde, avait tranché l’artère carotide. L’instrument qui l’avait faite gisait sur le tapis, à côté de lui ; c’était un poinçon au manche d’ivoire, à la lame très pointue, qu’on rencontre souvent sur les bureaux d’autrefois et qui se trouvait constamment sur celui du professeur.

Tout d’abord, cette fille crut que le jeune Smith était mort, mais, quand elle lui eut jeté un peu d’eau fraîche sur le visage, il ouvrit