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la remit. Au même instant, nous entendîmes un bruit à la porte suivi de pas dans le vestibule. Lucas retourna vivement le tapis, posa le document dans une cachette qui se trouvait dessous et le replaça. Ce qui se produisit ensuite me parut un horrible cauchemar. J’ai la vision d’avoir aperçu une figure sombre et forcenée, d’avoir entendu une voix de femme crier en français : « Je ne me suis pas trompée. Enfin, enfin, je vous trouve avec elle ! » J’entrevis ensuite une lutte sauvage. L’homme avait une chaise à la main ; entre celles de la femme brillait un poignard. Je m’enfuis hors de la maison, terrifiée, et ce fut seulement le lendemain, par les journaux, que j’appris l’horrible dénouement. J’avais passé une nuit heureuse, car j’avais repris ma lettre, et je ne prévoyais pas ce que l’avenir me réservait. Ce fut le lendemain matin que je me rendis compte que mon inquiétude n’avait fait que changer d’objet. L’épouvante de mon mari, quand il constata la disparition du document, m’alla droit au cœur et j’eus peine à me retenir de me jeter à ses genoux et de tout avouer. La crainte d’être obligée de confesser tout le passé me retint et je